L’Organisation du Traité d’Interdiction complète des Essais nucléaires (OTICE) adopte une approche fondée sur l’innovation scientifique et technologique pour renforcer les capacités de vérification du Traité, tout en œuvrant à son universalisation et à son entrée en vigueur. C’est dans ce contexte que s’inscrit la huitième édition de la conférence internationale « CTBT : Science and Technology » (SnT2025), qui réunit plus de 1 000 participants, parmi lesquels des chercheurs, ingénieurs, universitaires, étudiants, ainsi que des représentants des organes décisionnels de l’OTICE.

Cette conférence multidisciplinaire constitue une plateforme d’échange sur les avancées scientifiques et technologiques susceptibles d’améliorer les méthodes de détection, d’analyse et de vérification des essais nucléaires. Elle intègre également des contributions issues de la diplomatie scientifique, de la recherche appliquée, des médias spécialisés, ainsi que de la société civile engagée dans la non-prolifération.

Parmi les problématiques abordées figure celle des émissions de xénon radioactif générées par la production de radiopharmaceutiques à usage médical. Ces gaz rares, en particulier les isotopes du xénon, constituent des marqueurs clés pour la détection d’explosions nucléaires dans le cadre du Système international de surveillance de l’OTICE. Toutefois, la similitude isotopique entre les émissions civiles et celles issues d’essais nucléaires complique leur différenciation, introduisant un biais potentiel dans l’interprétation des données.

Dans ce contexte, Modou Niang, Inspecteur à l’Autorité sénégalaise de Radioprotection, de Sûreté et Sécurité Nucléaires (ARSN),  a présenté, lors de SnT2025, une étude évaluant l’impact des installations de production de radiopharmaceutiques situées dans l’hémisphère du Sud sur le réseau de détection de l’OTICE. Ses travaux mettent en évidence la nécessité de quantifier avec précision les niveaux journaliers de radioxénon émis, afin d’optimiser les modèles de transport atmosphérique et de réduire les incertitudes dans la discrimination entre sources anthropogéniques civiles et signatures d’essais nucléaires clandestins.

Ainsi, la conférence SnT2025 illustre le rôle central de la recherche scientifique et de l’innovation technologique dans la consolidation du régime de vérification du Traité, en appui à la paix et à la sécurité internationales.