
Du 17 au 21 février 2024, l’Autorité Sénégalaise de Radioprotection, de Sûreté et de Sécurité Nucléaires (ARSN), en collaboration avec la United States Nuclear Regulatory Commission (USNRC) par le biais de son contractant l’Advanced Systems Technology and Management, Inc. (AdSTM),) a organisé un atelier national consacré à la conception, l’autorisation et l’inspection des installations de médecine nucléaire. Cet événement a marqué une étape importante dans le renforcement des capacités nationales en matière de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaires, répondant ainsi aux enjeux grandissants de la médecine nucléaire au Sénégal.
Cette collaboration a débuté en juillet 2016 avec un atelier de formation sur l’utilisation du logiciel ARIS, suivi d’une réunion de préparation en août de la même année. Grâce à cet appui, l’ARSN a pu renforcer son programme d’inventaire national des sources de rayonnements ionisants entre 2017 et 2022. Dans cette dynamique, plusieurs ateliers ont été organisés, dont celui sur l’autorisation et l’inspection en radiographie industrielle en janvier 2019, suivi d’un autre sur la radiothérapie en décembre de la même année. Plus récemment, un atelier sur l’évaluation et l’inspection des cyclotrons et la production de produits radiopharmaceutiques a eu lieu en juin 2024, et un autre sur la réglementation de l’exploitation de l’uranium s’est tenu en janvier dernier.
Avec le développement de la médecine nucléaire au Sénégal, plusieurs établissements universitaires ont intégré cette discipline dans leurs formations. En plus du service de médecine nucléaire de l’Hôpital Général Idrissa POUYE (HOGIP), celui de l’Hôpital Dalal Jamm sera bientôt opérationnel. De plus, une mission d’experts de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) a été menée en septembre dernier pour évaluer la faisabilité d’un cyclotron et d’un service de radiopharmacie, témoignant de l’essor du secteur dans le pays.
L’essor de la médecine nucléaire nécessite un contrôle réglementaire rigoureux afin d’assurer la protection des travailleurs, des patients et du public. La loi 2021-44 relative à la radioprotection, la sûreté et la sécurité nucléaires et aux garanties ainsi que les décisions relatives à la protection radiologique, constituent un cadre juridique fondamental pour encadrer cette pratique.
Durant les cinq jours de l’atelier, les participants ont bénéficié de plusieurs présentations et échanges sur la médecine nucléaire notamment la conception d’un service de médecine nucléaire et les équipements utilisés dans cette pratique. La sûreté et la sécurité du transport, du stockage et de l’utilisation de matériel radioactif autorisé ont été également abordées. Les participants ont eu l’occasion de mieux comprendre les procédures d’autorisation et d’inspection d’un service de médecine nucléaire et de radiopharmacie.
Des visites sur site à HOGIP et Dalal Jamm ont permis d’illustrer les notions abordées en théorie durant la formation. Enfin, une présentation sur les technologies avancées en médecine nucléaire a clos cet atelier, préparant ainsi le Sénégal à offrir des soins de pointe tout en garantissant un haut niveau de radioprotection pour les patients, les travailleurs et le public.
Avec la tenue de cet atelier, le Sénégal réaffirme son engagement à développer une médecine nucléaire performante et conforme aux standards internationaux. L’ARSN continuera à œuvrer pour le renforcement des capacités, l’amélioration de la réglementation et le contrôle rigoureux des pratiques dans ce domaine essentiel pour la santé publique.